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Interview Cécile

Pour ce cinquième portrait de femme je suis allée à la rencontre de Cécile de la cave Facecile “contraction de facile & Cécile”, caviste columeraine.

📷 avec Dominik Benz, vigneron emblématique Ariégeois que vous pouvez retrouver à sa cave

Au couleur de Cécile sa propriétaire gérante. J’ai découvert une femme lumineuse & sincère qui depuis 6 ans se bat seule pour faire vivre son commerce. Enfin seule…il y a quand même, Lola, sa chienne 🐕, la mascotte de la cave, qui l’accompagne chaque jour et quel petit amour !

Complètement autodidacte, Cécile avait d’abord créé un système d’étiquetage pour le vin qui permettait aux consommateurs de s’y repérer plus facilement dans les rayons de la GD. Puis elle s’est lancée dans l’aventure de la cave épicerie il y a quelques années. La cave parfaite pour les amoureux de l’apéro & du bien manger.

Sa philosophie ? Ne vendre que ce qu’elle achèterait, des produits bons, sains , locaux et surtout à un super qualité/prix.

Je vous invite à passer le palier de sa porte, si j’avais su je l’aurais fait bien avant, pour le lieu, mais avant tout pour Cécile, car elle fait partie de ces personnes qui marque et qui touche les esprits.

Interview

Quel est ton parcours professionnel ?

Delphine

1995 à 1998 – Après un DUT Techniques de Commercialisation à l’IUT Paul Sabatier de Toulouse, je suis partie en Irlande pour mieux maîtriser l’anglais. Une fois là-bas, j’ai trouvé un poste dans la banque Barclays ou j’étais manager des ventes de 1998 – 2000.

Puis de retour en France, j’ai travaillé dans la grande distribution du côté fournisseur chez Cadbury France en tant que responsable de secteur sur les départements 13 et 83 de 2000 – 2003.

De 2003 à 2004, j’ai repris mes études pour devenir visiteuse médicale.

Puis, j’ai travaillé pour deux laboratoires pharmaceutiques différents de 2004 à 2007 sur la région Midi Pyrénées.

Après cette expérience professionnelle, j’ai eu besoin de prendre du temps pour moi. Envie de changement ? De stabilité ? Moins de routes et de déménagements ? Au fait, c’est quoi ton rêve Cécile ? J’avais 31 ans.

Donc, au lieu de rechercher du travail, je me suis rendue disponible auprès de l’IUT Tech de Co à Toulouse. Il recherche toujours des intervenants pros pour animer des cours avec les étudiants.

J’ai fait de la formation sur les techniques de commercialisation, entretien de vente, entretien de recrutement avec rémunération ou pas.

En septembre 2009, j’ai repris mes études en cours du soir au CNAM pour valider un bac + 4. Eh oui, mon rêve c’était de reprendre mes études pour accéder à des postes de management.

Puis de 2010 à 2011, j’ai terminé par un master spécialisé en Entrepreneuriat à TBS Toulouse.

Eh oui, mon rêve a changé en cours de route car la création d’entreprise est un challenge personnel.

Suis-je capable de créer une idée et de la porter jusqu’au bout et surtout, jusqu’où ?

J’ai créé la société « Facécile, le choix facile ! » en juillet 2012. Facécile, et un jeu de mot entre facile et Cécile. La société Facécile commercialise des supports d’informations faciles à lire et rapides à comprendre à destination des clients dans un rayon en supermarché.

J’ai fait de ma non connaissance du vin une pertinence pratique ! Concrètement les supports d’informations se matérialisent sous la forme de stop rayon, collerette et contre étiquette. J’ai créé tout un univers de pictogrammes pour les néophytes.

Après des essais en rayon, le succès est fulgurant. L’augmentation des ventes est incroyable. Alors, j’y ai cru dur comme fer. Oui, j’avais inventé un concept inexistant !

Mais ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que comme l’inventeur James Dyson, la route est longue et extrêmement dure pour les inventeurs. Il invente un aspirateur et c’est un homme. J’invente des infos pour le vin alors que je n’y connais rien et que je suis une femme. Les acheteurs en grande distribution, les caves coopératives, les vignerons … ce sont des hommes !

La résistance au changement était tellement grande que je n’arrivais pas à concrétiser des contrats. Sauf qu’il faut bien manger. A ce moment-là, j’étais au RSA.

Comment t’es venu l’envie d’ouvrir une cave / épicerie ?

Delphine

Après plus de 3 ans à essayer de vendre mon idée, je dois trouver un travail pour mieux gagner ma vie.

Mes amis me disent d’organiser des soirées de vente de vins car je rencontre énormément de vigneronnes/vignerons pour les stops rayons.

Et, je commence à me familiariser avec ce domaine d’activité. Puis, je saute le pas, je trouve mon local et je me lance en tant que caviste.

Le côté épicerie viendra un peu après car je suis attachée à la bonne gastronomie depuis toujours. Proposer des produits choisis et sélectionnés par Cécile !

Dans ta cave tu mets en avant les vins en bio & biodynamie, pourquoi cette philosophie ?

Delphine

Ma rencontre avec une vigneronne, Fanny Monbouché, domaine Theulet & Marsalé à Bergerac, me fait prendre conscience de l’enjeu du bio dans le vin. Tout d’abord, par rapport à la catastrophe environnementale en cours et puis à cause des effets dans l’organisme humain.

Le domaine de Fanny est en bio depuis 1971. C’est une révélation pour moi. Je serai une caviste néophyte et engagée !

Tu as fait le choix de te spécialiser dans les spiritueux et de mettre une large gamme en avant, pourquoi ?

Delphine

Caviste est un domaine ultra concurrentiel. J’ai décidé de me démarquer par ma philosophie et mon état d’esprit particulier alors j’ai continué avec les spiritueux. Chez moi, c’est différent et unique.

Aujourd’hui avec le recul de ton expérience, qu’aurais-tu envie de dire à quelqu’un qui veut se lancer en ouvrant une cave à vin ?

Delphine

Qu’est-ce que tu apportes de nouveau et / ou d’unique par rapport aux autres caves ? C’est la question que je me pose constamment

Cela va faire 6 ans que tu as ouvert ta cave, raconte nous une anecdote rigolote avec un.e client.e ?

Delphine

J’ai une cliente qui ne buvait que du Bordeaux. Des vins puissants uniquement. Je lui ai proposé de goûter des vins puissants sur des appellations différentes.

Une vraie découverte pour elle. Du coup, maintenant, il y a un jeu entre nous.

Je lui propose que des vins puissants sur des appellations sur lesquelles elle n’irait jamais.

Sans moi, elle n’aurait jamais bu de Fronton, Collioure, Minervois, Côtes du Rhône…

Ta plus belle émotion gustative ?

Delphine

C’était lors de millésime bio, le dernier jour. Une vigneronne me demande de gouter son vin blanc sur l’appellation Fronton. Elle me dit: « Si tu trouves l’assemblage de cépages, je t’offre une palette. » Et elle ajoute ; « Personne n’a trouvé pour le moment. ».

Je me prête au jeu et je découvre les 2 cépages. Alors là, stupeur. On me demande quelle formation j’ai fait …

J’avoue que j’ai particulièrement apprécié d’annoncer que j’étais autodidacte.

Par contre, je n’ai pas reçu la palette.

Si tu étais un vin ?

Delphine

Je serai un vin original, pas forcément connu, qui sort des sentiers battus.

Un livre sur le vin qui t’as marqué ?

Delphine

“Soignez-vous par le vin” du docteur Maury. Non ! Je plaisante !!!!
“Vigneronnes” de Sandrine Goeyvaerts : on peut y suivre le parcours d’une centaine de productrices.

Si tu étais un plat ?

Delphine

Si je dois en mettre une en avant c’est encore Nadia Lusseau qui m’épate par sa force et sa détermination. Un plat que l’on partage. Plus il y de convives et meilleur il est.

Une femme qui t’inspires dans le milieu du vin ?

Delphine

Veronica Garcia. Elle était agent pour des vigneron.nes sur le secteur. J’aimais beaucoup sa sélection de vins. Veronica est mexicaine. Comme moi, une ovine dans ce monde. Son mari, français, est œnologue conseil.

Ils sont partis sur l’île de Majorque car son mari s’occupe d’un domaine là-bas. Veronica s’occupe de la commercialisation des vins d’un autre domaine sur l’île.

Comme quoi, on peut-être une femme mexicaine et avoir un super palais et des supers goûts !

Question Bonus : c’est toi qui me pose une question, et tu découvriras ma réponse lors de la publication !

Delphine

Si tu n’avais pas été sommelière, tu aurais choisi quelle voie professionnelle ?

Cécile

Cécile, en toute honnêteté je ne sais pas, le milieu du vin c’est ce qui m’a toujours plu, et aujourd’hui je me forme également au milieu de la bière pour avoir plusieurs arcs à mon cou.

J’aime aussi beaucoup le secteur de l’événementiel, donc si à terme mon entreprise ne fonctionne pas, que je dois trouver un poste en tant que salarié et que je ne trouve pas dans le secteur du vin, de la bière ou des spiritueux, j’aimerai effectivement me reconvertir dans l’univers de l’événementiel pour une agence d’événementiel ou un traiteur.

Cécile, je te remercie de cette jolie rencontre très enrichissante, ainsi que pour le temps que tu m’a accordé pour cette interview. Belle continuation à toi et à ta cave Facécile !

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